• Tag Christian Bobin

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  • ...naines du jardin. Personne ne lui répond, ce qui ne la décourage pas. Elle chante plus qu'elle ne parle. Elle pépie plus qu'elle ne chante. Elle remercie, voilà le mot juste : elle remercie tout ce qui existe. Et pourquoi ? Simplement parce que ça existe. Christian...

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  • ...d'elle-même à elle-même, dans un palpitement de plumes et de chant. Le loup, c'était moi, derrière les barreaux, ensommeillée. L'alouette, c'était moi, dans l'air bleu, vibrante de petit délire calme. Hier une cage, aujourd'hui un ciel. Je fais des progrès. Christian...

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  • Vous êtes amoureux d'une jeune femme. Par amour vous ne connaissez qu'elle, de cette connaissance obscure qui vous révèle votre nom. Par amour vous la détachez du tout des vivants et des astres. Vous l'installez au centre du paysage, dans la prunelle de vos yeux. Christian Bobin

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  • ...j’ai déménagé des milliards de fois sans jamais sortir de chez moi. Plus tard j’apprendrai l’existence merveilleuse des béguinages, ces maisons où, au douzième siècle, se retiraient d es femmes qui ne voulaient appartenir ni au monde, ni à l’Eglise. Christian Bobin

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  • ...cheveux sur sa nuque, pour la négligence dans sa voix, ou la lumière sur ses mains. Pour une raison aussi simple, on abandonne le tout de sa vie… Son nom grandit en nous comme une énigme. Il se mélange aux choses, aux étoiles et aux sources. Il élargit le ciel. Christian...

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  • ...les emplois qu'on peut en faire. Peut-être écrire c'est différent. C'est très près de perdre du temps, écrire, et ça prend du temps. C'est le temps qui reste, le temps rassis, celui qu'on accommode et chaque seconde est un délice, chaque phrase un soir de fête. Christian...

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  • La gloire des pissenlits demeure : même martyrisées par les pluies en lacets de l'automne ou broutées par les vaches enchaînées à leur faim monotone, ces fleurs irradient le langage qui sait les lire et les aimer. Le verbe est un soleil impérissable. Christian Bobin

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  • ...cœur la pensée qui délivre de toutes pensées, le consentement à vivre donc à perdre. Christian Bobin Ma maison est entourée de murs et un muret sépare la cour du jardin. Ils ont 200 ans ? On ne les voit plus guère, lierre, fougères, cymbalaire mural et j'ai même un...

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  • Premier jour du mois de mai. En ville, des pauvres vendent du muguet. Même s'ils ne sont pas pauvres, ils le deviennent par ce geste. Le commerce des brins de muguet est une forme divine de la mendicité. Christian Bobin

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  • ...Ils viennent, ne l'oublions pas, des arbres. Parfois ils s'en souviennent : certaines phrases de certains livres bruissent comme les feuilles de l'acacia. Mais j'attends tellement plus. Ne me demandez pas ce que j'attends ainsi. Je ne saurais pas vous répondre. Christian Bobin

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